British HOUSES : l'Habitat en Angleterre


Sans vouloir nous lancer dans un panorama complet de l'histoire architecturale britannique à travers les âges, nous vous proposons ici quelques clés simples qui vous permettront de mieux lire l'environnement dans lequel vous vous trouverez lors de vos prochains voyages outre-Manche. Et nous nous limiterons à la description de quelques traits significatifs des maisons individuelles d'hier et d'aujourd'hui en Grande-Bretagne. 

British Houses

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L'époque TUDOR (le Moyen-Age anglais) et l'époque ELIZABETHAINE (le XVIe siècle et la Renaissance outre-Manche) nous ont laissé entre autre, comme héritage significatif, des petites maisons à colombage aux poutres  plus ou moins tordues avec du torchis blanc et des toits de chaume ("thatched-houses"). On trouve encore de ces trésors anciens dans des villages protégés du sud ou du centre de l'Angleterre, ou des villes moyennes comme Stratford-upon-Avon (berceau de la famille Shakespeare).
Les Victoriens (du XIXe siècle) recopieront ce style, mais leur richesse leur permettra de faire de grandes maisons à étages en utilisant des poutres à la géométrie parfaite et décorative (cf. les maisons du centre ville de Chester ).

L'époque GEORGIENNE (le XVIIIe siècle) a laissé des maisons en pierre avec des façades à colonnades, des portes colorées surmontées d'un tympan en triangle ou en arrondi qui est encore la marque des maisons britanniques aujourd'hui, même si parfois cette décoration n'est plus dans la pierre, mais simplement sous forme d'une fenêtre en demi-cercle surmontant la porte d'entrée. 

L'époque VICTORIENNE (le XIXe siècle) est marquée par sa richesse (l'empire britannique est la plus grande puissance mondiale à l'époque) et par son développement industriel. Cette période a montré son savoir faire dans d'immenses constructions en poutrelles d'acier et en verre (cf. Crystal Palace ou les Grandes Serres du jardin botanique de Kew Gardens dans la banlieue ouest de Londres). Les Victoriens ont souvent recopié tous les styles neo-classiques en ajoutant leur richesse dans les matériaux. A côté de cela, les ouvriers croupissaient dans des taudis aujourd'hui disparus (cf. les romans de Dickens).
Un des traits significatifs des maisons bourgeoises de cette époque, construites dans les quartiers du centre des grandes villes (ce n'était pas pareil à la campagne), c'est une entrée surélevée (entre 3 et 10 marches) et une cuisine (avec les logements du personnel de la maison) à demi enterrée. On trouve encore à Londres, entre le trottoir et la façade des maisons, de ces fosses étroites (profondes de 2 mètres et protégées par une grille) donnant un peu de lumière aux fenêtres installées au ras du trottoir ou même parfois sous le niveau de la rue (cf. les films anglais montrant le XIXe ou de début du XXe siècle). Aujourd'hui, ces sous-sols abritent parfois des petites boutiques.

L'époque moderne (le XXe siècle) a souvent utilisé le béton pour ses grands projets, mais l'habitat individuel est majoritairement fait de façades de briques pleines apparentes, rouge au départ mais vite noircies par les fumées et la pollution. Pas ou peu de crépis sur les murs comme en France. Les toits des maisons individuelles sont parfois en petites tuiles plates, mais le plus souvent en ardoises. Certaines fenêtres sont "a guillotine" (c'est à dire avec une moitié inférieure coulissant vers le haut pour s'ouvrir), et sans volets (pratiquement inexistants en Grande-Bretagne). L'Angleterre est le royaume des "bow-windows" (ou "bay-windows"), ces fenêtres en trois pans qui s'avancent en arc de cercle vers l'extérieur, agrandissant la pièce et donnant plus de lumière. 
Nos voisins anglais ont fait très peu de logements en immeubles (qui sont généralement réservés aux bureaux). Peu de grandes barres de 5 à 10 étages dans des ZUP construites en hâte dans les années 1945/1950 pour offrir des logements propres et modernes à ceux qui avaient tout perdu dans les bombardements. A ce style d'habitat favorisé en France, ils ont souvent préféré les rangées de "Council Houses" (HLM à l'horizontale !), ces "ROWS of Houses" de plein pied avec un étage qui donnent aux villes et aux rues anglaises cet air de déjà vu, avec ces maisons identiques collées les unes aux autres qui rappellent les logements de mineurs dans le nord. Seul signe distinctif dans cet océan de façades identiques, pour égayer un peu cette monotonie déprimante, les couleurs vives et variées des portes d'entrée.
Dans les quartiers plus aisés, les maisons ne sont plus en "rows", mais uniquement collées 2 par 2, avec un peu de terrain autour : ce sont les "semi-detached houses. Le principe de départ est simplement une maison coupée en deux par le milieu pour faire deux logements. Elles se parent souvent (en banlieue uniquement) d'un petit "front garden" (un jardinet ou une simple plate-bande du devant), et cachent en général un plus grand "back garden", le jardin de derrière, pas plus large que la façade, mais tout en profondeur, séparé de ceux des voisins par des palissades de planches verticales plus ou moins hautes.
Les quartiers riches se reconnaissent à un environnement plus aéré et verdoyant. Les trottoirs sont parfois composés en partie d'une bande de gazon qui peut être agrémentée de petits arbres. Mais plus significatif encore, ce sont des quartiers de " detached houses ", maisons individuelles séparées des voisines par un jardin plus ou moins grand, et, très grande rareté dans les villes,  avec un garage pour la ou les voitures.
L'intérieur des maisons est douillet avec souvent de la moquette partout (même dans la salle de bain), et un escalier assez raide pour monter aux chambres qui sont toujours à l'étage. Le living-room donne en général sur la rue et la cuisine (bien équipée) donne sur l'arrière. La boite aux lettres n'existe pas en tant que telle : il s'agit d'un simple clapet sur la porte d'entrée (the front door) et le courrier tombe sur le paillasson intérieur.



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page complétée en juillet 2005