Dans l'esprit des gens, certains mots sont définitivement
associés à une civilisation. Ils symbolisent une particularité, une
coutume, une invention propre à ce pays, même si par la suite d'autres les ont
copiées.
A qui pensez-vous si vous entendez : gratte-ciel ; couscous ; pyramide ;
gondoles ; etc. ...
Les mots suivants sont synonymes d'anglais...
Mais voyons
un peu ce qu'ils cachent, ce qu'ils signifient, ce qu'ils renferment, et à
quels us et coutumes ils se rattachent !
mots-clés | . | |||
liste de mots symboliques |
Julian BARNES | "England, England"
(1998) |
(Toute l'Angleterre est résumée dans ces cours
d'histoire)
"A l'école, (...) Miss Mason leur faisait traverser les siècles (...). Elle leur racontait des histoires de chevalerie et de gloire, de peste et de famine, de tyrannie et de démocratie ; de Saint Georges, qui était le saint patron de l'Angleterre (...) ; de Sir Francis Drake et de ses héroïques exploits ; de Boadicée et de la Reine Victoria ; du seigneur local qui était allé aux Croisades et qui était maintenant étendu, gisant de pierre, à côté de sa femme, dans l'église du village, les pieds posés sur un chien. (...) Avènement d'Elizabeth et de Victoria (...) Conspiration des Poudres (...) Trafalgar (...) Bataille de Hasting (...)" |
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liste de mots symboliques |
Julian BARNES | "England, England"
(1998) |
"On avait demandé aux consommateurs potentiels
(...), dans vingt-cinq pays, d'énumérer six caractéristiques,
éléments ou traits essentiels que le mot Angleterre évoquait pour
eux. (...) Les citoyens du monde dirent donc impartialement (...) ce qu'étaient,
selon eux, les cinquante caractéristiques essentielles en question :
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liste de mots symboliques |
Bill BRYSON | "Notes from a Small Island"
(1995) |
(Un jeune Américain découvre l'Angleterre dans les
années 1970.)
"Everything that lay before me was new and mysterious and exciting in a way you can't imagine. England was full of words I'd never heard before - streaky bacon, short back and sides, Belisha beacon, serviettes, high tea, ice-cream cornet. I didn't know how to pronounce 'scone' or 'pasty' or 'Towcester' or 'Slough'. I had never heard of Tesco's, Perthshire or Denbighshire, council houses, Morecambe and Wise, railway cuttings, Christmas crackers, bank holidays, seaside rock, milk floats, trunk calls, Scotch eggs, Morris Minors and Poppy Day. For all I knew, when a car had an L-plate on the back of it, it indicated that it was being driven by a leper. I didn't have the faintest idea what GPO, LBW, GLC or OAP stood for I was positively radiant with ignorance. The simplest transactions were a mystery to me. I saw a man in a newsagent's ask for "twenty Number Six" and receive cigarettes, and presumed for a long time that everything was ordered by number in a newsagent's, like in a Chinese takeaway. I sat for half an hour in a pub before I realized that you had to fetch your own order, then tried the same thing in a tea-room and was told to sit down." |
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Cricket | Julian BARNES | "Outre-Manche"
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"Evelina (...) n'avait jamais, en dix ans de mariage, cherché à le dissuader d'aller jouer au cricket quelque part. Elle n'était pas comme la femme de Jack Heythrop ou celle de sir James Tinker : des dames qui frémissaient à l'idée que leur mari puisse frayer sur le terrain avec des forgerons et des gardes-chasse, des ramoneurs et des cireurs de chaussures. Mrs. Jack Heythrop demandait volontiers, le nez pointé vers le ciel : "Comment pouvez-vous espérer exercer votre autorité sur le cocher ou le jardinier alors que, la veille, le premier a intercepté toutes vos balles, et que le second a manifesté un odieux manque de respect pour votre façon de jouer ?" Cela ne favorisait pas l'harmonie sociale, et l'univers sportif se devait de refléter l'univers social. D'où, selon Mrs. Heysthrop la flagrante supériorité et vertu du sport hippique : propriétaire, entraîneur, jockey, palefrenier, chacun savait quelle était sa place, une place fixée d'elle-même en fonction de son évidente importance. Quelle différence avec la sotte promiscuité du cricket, laquelle n'était d'ailleurs, chacun le savait bien, guère plus qu'un prétexte vulgaire de s'adonner au jeu..." | |
Cricket | Julian BARNES | "Outre-Manche"
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"Sir Hamilton Lidnsay partit pour Chertsey le jeudi
6 août. Samual Dobson voyageait sur le siège du cocher avec le valet
d'écurie, Sir Hamilton à l'intérieur avec les battes de cricket. C'était
là, il le savait sans avoir besoin d'y réfléchir, la priorité
normale : la pluie et le mauvais temps ne feraient qu'endurcir Dobson,
tandis que les battes étaient plus sensibles aux rigueurs des éléments
et devaient être traitées avec soin. Quand le voyage devenait trop
ennuyeux, sir Hamilton prenait un chiffon doux et frottait délicatement
le plat de sa batte avec un peu de beurre. D'autres préféraient
utiliser de l'huile, mais cette particularité lui faisait éprouver une
certaine fierté de gentilhomme campagnard. L'instrument lui-même avait
été taillé dans une branche de saule coupée sur ses propres terres ;
et maintenant il était frotté avec du beurre fabriqué avec le lait de
vaches qui avaient brouté l'herbe de ces mêmes prairies inondables au
bord desquelles les saules poussaient. Il en termina avec ses tendres soins et enveloppa la batte dans la pièce de mousseline à l'intérieur de laquelle elle voyageait toujours. Celle de Dobson était de facture plus grossière, et Dobson avait certainement ses propres secrets pour la rendre aussi forte et souple qu'il le désirait. Certains frottaient leur batte avec de la bière ; d'autres avec le gras d'un jambon ; d'autres encore, à ce qu'on disait, chauffait leur batte près du feu, puis urinaient dessus. Sans doute faillait-il que la lune soit dans un certain quartier au même moment, pensa sir Hamilton en hochant la tête d'un air sceptique. La seule chose qui comptait, c'était la façon dont vous frappiez la balle ; et Dobson pouvait se mesurer aux meilleurs d'entre eux. (...). Dobson était le second aide-jardinier du château." |
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Cricket | Julian BARNES | "England, England" (1998) |
"Nous avons appris à jouer au cricket au monde entier et maintenant c'est notre devoir, une expression de notre sentiment persistant de culpabilité coloniale, de croiser les bras et de laisser tout le monde nous battre à ce jeu." | |
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Loo | Votre Webmestre préféré.
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(2002) | Dans de nombreuses maisons anglaises des années 1960,
les équipements ménagers étaient très en avance sur ceux des
logements en France, avec moquette dans toutes les pièces (y compris la
salle de bain), bouilloire électrique, robots de cuisine divers et variés,
évier avec broyeur de déchets intégré, chauffe-eau électrique,
chauffage électrique radian dans la salle de bain, etc. ... Dans ce paradis du confort, il y avait toutefois un équipement qui résistait aux progrès de la technique performante et s'entêtait à ne pas répondre à votre simple sollicitation : c'était la chasse d'eau des toilettes ! ("the flush in the Loo" - surtout, ne parlez pas de W.C. en Angleterre, vous auriez l'air stupide. Dites "the toilets".) Mais revenons à notre chasse d'eau ! Nos amis Anglais avaient déjà, à l'époque, des chasses d'eau avec un réservoir posé derrière la cuvette - que nous allions bientôt adopter - et qu'il fallait actionner avec une poignée sur le devant que vous deviez abaisser. Mais un geste simple, comme pour ouvrir une porte, ne donnait jamais le moindre résultat, et vous laissait, après plusieurs tentatives infructueuses, avec l'embarras de devoir abandonner l'endroit en laissant vos saletés, contribuant à ternir un peu plus l'image de ces étrangers sales et malpropres que nous étions déjà dans l'esprit des Anglais. Le secret est que chaque maison avait son propre code pour actionner sa chasse d'eau : - chez Mr & Mrs W..., c'était deux coups rapides, relâcher la poignée, puis un coup lent et ample, en la maintenant vers le bas plusieurs secondes. - chez Miss B..., c'était un coup lent, suivi d'un coup rapide en relâchant brutalement la poignée en fin de course.. - chez Mr ... En résumé, si vous possédiez la code de la chasse d'eau, en général révélé par vos hôtes qui avaient mis plusieurs mois à le trouver, c'est que vous faisiez véritablement partie de la famille. Comme lorsque, de nos jours, on vous donne le code secret pour débrancher l'alarme de la porte d'entrée. Pour preuve de l'importance du partage de ce secret, lisez, ci-dessous, le récit de ce jeune Américain débarquant pour la première fois en Angleterre et prenant une chambre dans un Bed & Breakfast. C'était en 1973. |
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Loo | Bill BRYSON | "Notes from a Small Island"
(1995) |
"It was a small hotel that was really a guesthouse,
indeed was really a boarding-house. I don't remember its name, but I well recall the proprietress (...) who showed me to a room, then gave me a tour of the facilities and outlined the many complicated rules for residing here - when breakfast was served, how to turn on the heater for the bath, which hours of the day I would have to vacate the premises and during which brief period a bath was permitted (these seemed, oddly to coincide), how much notice I should give if I intended to receive a phone-call or remain out after 10 p.m., how to flush the loo and use the loo brush, which materials were permitted in the bedroom waste-basket and which had to be carefully conveyed to the outside dustbin, where and how to wipe my feet at each point of entry, how to operate the three-bar fire in my bedroom and when that would be permitted (...)" |
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Loo | John O'FARRELL | "Un Mec Parfait"
("The Best a Man can get")
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(Visiblement, les choses ne se sont pas améliorées,
puisqu'au début du XXIe siècle, un écrivain remettait incidemment la
question sur le tapis... Son héros a hypothéqué sa maison, et ne
pouvant plus payer ses traites, il doit rendre les clés à sa banque
...)
"Je venais juste de déposer à la banque les clefs de ma
maison. J'étais entré dans l'agence de notre quartier, et je les avais
données à la jeune fille derrière le comptoir. |
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"Pub" | Bill BRYSON | "Notes from a Small Island"
(1995) |
(Un jeune Américain découvre la Grande-Bretagne mais
n'y comprend rien !)
"I sat for half an hour in a pub before I realized that you had to fetch your own order, then tried the same thing in a tea room and was told to sit down." |
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Sexe | George MIKES | "How to be an Alien"
(1946) |
(Le thème est capital, mais le paragraphe est court ! Nous vous le
rapportons dans son intégralité... en précisant toutefois qu'il
n'engage que son auteur.)
"SEX : |
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© BP / PECAS - Octobre 2004
page complétée en octobre 2005