Us, Coutumes et autres mots-clés.


Dans l'esprit des gens, certains mots sont définitivement associés à une civilisation. Ils symbolisent une particularité, une coutume, une invention propre à ce pays, même si par la suite d'autres les ont copiées. 
A qui pensez-vous si vous entendez : gratte-ciel ; couscous ; pyramide ; gondoles ; etc. ...

Les mots suivants sont synonymes d'anglais... 
Mais voyons un peu ce qu'ils cachent, ce qu'ils signifient, ce qu'ils renferment, et à quels us et coutumes ils se rattachent !

Mots en vrac Cricket Loo
  Pub Sexe

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liste de 
mots
symboliques
  Julian BARNES "England, England"

(1998)

(Toute l'Angleterre est résumée dans ces cours d'histoire)

"A l'école, (...) Miss Mason leur faisait traverser les siècles (...). Elle leur racontait des histoires de chevalerie et de gloire, de peste et de famine, de tyrannie et de démocratie ; de Saint Georges, qui était le saint patron de l'Angleterre (...) ; de Sir Francis Drake et de ses héroïques exploits ; de  Boadicée et de la Reine Victoria ; du seigneur local qui était allé aux Croisades et qui était maintenant étendu, gisant de pierre, à côté de sa femme, dans l'église du village, les pieds posés sur un chien. (...) Avènement d'Elizabeth et de Victoria (...) Conspiration des Poudres (...) Trafalgar (...) Bataille de Hasting (...)"

liste de 
mots
symboliques
  Julian BARNES "England, England"

(1998)

"On avait demandé aux consommateurs potentiels (...), dans  vingt-cinq pays, d'énumérer six caractéristiques, éléments ou traits essentiels que le mot Angleterre évoquait pour eux. (...) Les citoyens du monde dirent donc impartialement (...) ce qu'étaient, selon eux, les cinquante caractéristiques essentielles en question :
  1. FAMILLE ROYALE
  2. BIG BEN / PALAIS DE WESTMINSTER
  3. MANCHESTER UNITED FOOTBALL CLUB
  4. SYSTÈME DE CLASSES
  5. PUBS
  6. UN ROUGE-GORGE DANS LA NEIGE
  7. ROBIN DES BOIS ET SES BRAVES COMPAGNONS
  8. CRICKET
  9. FALAISES BLANCHES DE DOUVRES
  10. IMPÉRIALISME
  11. UNION-JACK, LE DRAPEAU DU ROYAUME-UNI
  12. SNOBISME
  13. LE "GOD SAVE THE KING / QUEEN"
  14. BBC
  15. LE WEST END DE LONDRES
  16. JOURNAL "TIMES"
  17. SHAKESPEARE
  18. CHAUMIÈRES
  19. TASSE DE THÉ / THÉ A LA CRÈME CAILLÉE
  20. STONEHENGE
  21. FLEGME / IMPASSIBILITÉ
  22. SHOPPING
  23. MARMELADE
  24. HALLEBARDIERS / TOUR DE LONDRES
  25. TAXIS LONDONIENS
  26. CHAPEAUX MELON
  27. FEUILLETONS TÉLÉ CLASSIQUES
  28. OXFORD / CAMBRIDGE
  29. MAGASIN HARRODS
  30. BUS A IMPÉRIALE / BUS ROUGES
  31. HYPOCRISIE
  32. JARDINAGE
  33. PERFIDIE / FAUSSETÉ
  34. COLOMBAGES
  35. HOMOSEXUALITÉ
  36. ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
  37. WINSTON CHURCHILL
  38. MAGASINS MARKS & SPENCER
  39. BATAILLE D'ANGLETERRE
  40. FRANCIS DRAKE
  41. CÉRÉMONIE DU SALUT DU DRAPEAU
  42. JÉRÉMIADES
  43. REINE VICTORIA
  44. PETIT DÉJEUNER
  45. BIÈRE / BIÈRE CHAUDE
  46. FROIDEUR ÉMOTIONNELLE
  47. STADE DE WEMBLEY
  48. FLAGELLATION / COLLÈGES PRIVÉS
  49. MAUVAISE HYGIÈNE / SOUS-VÊTEMENTS DOUTEUX
  50. GRAND CHARTE"
liste de 
mots
symboliques
  Bill  BRYSON  "Notes from a Small Island"

(1995)

(Un jeune Américain découvre l'Angleterre dans les années 1970.)

"Everything that lay before me was new and mysterious and exciting in a way you can't imagine. England was full of words I'd never heard before - streaky bacon, short back and sides, Belisha beacon, serviettes, high tea, ice-cream cornet. I didn't know how to pronounce 'scone' or 'pasty' or 'Towcester' or 'Slough'. I had never heard of Tesco's, Perthshire or Denbighshire, council houses, Morecambe and Wise, railway cuttings, Christmas crackers, bank holidays, seaside rock, milk floats, trunk calls, Scotch eggs, Morris Minors and Poppy Day. For all I knew, when a car had an L-plate on the back of it, it indicated that it was being driven by a leper. I didn't have the faintest idea what GPO, LBW, GLC or OAP stood for I was positively radiant with ignorance. The simplest transactions were a mystery to me. I saw a man in a newsagent's ask for "twenty Number Six" and receive cigarettes, and presumed for a long time that everything was ordered by number in a newsagent's, like in a Chinese takeaway. I sat for half an hour in a pub before I realized that you had to fetch your own order, then tried the same thing in a tea-room and was told to sit down."

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Cricket    Julian BARNES "Outre-Manche"


(1996)

"Evelina (...) n'avait jamais, en dix ans de mariage, cherché à le dissuader d'aller jouer au cricket quelque part. Elle n'était pas comme la femme de Jack Heythrop ou celle de sir James Tinker : des dames qui frémissaient à l'idée que leur mari puisse frayer sur le terrain avec des forgerons et des gardes-chasse, des ramoneurs et des cireurs de chaussures. Mrs. Jack Heythrop demandait volontiers, le nez pointé vers le ciel : "Comment pouvez-vous espérer exercer votre autorité sur le cocher ou le jardinier alors que, la veille, le premier a intercepté toutes vos balles, et que le second a manifesté un odieux manque de respect pour votre façon de jouer ?" Cela ne favorisait pas l'harmonie sociale, et l'univers sportif se devait de refléter l'univers social. D'où, selon Mrs. Heysthrop la flagrante supériorité et vertu du sport hippique : propriétaire, entraîneur, jockey, palefrenier, chacun savait quelle était sa place, une place fixée d'elle-même en fonction de son évidente importance. Quelle différence avec la sotte promiscuité du cricket, laquelle n'était d'ailleurs, chacun le savait bien, guère plus qu'un prétexte vulgaire de s'adonner au jeu..."
Cricket    Julian BARNES "Outre-Manche"


(1996)

"Sir Hamilton Lidnsay partit pour Chertsey le jeudi 6 août. Samual Dobson voyageait sur le siège du cocher avec le valet d'écurie, Sir Hamilton à l'intérieur avec les battes de cricket. C'était là, il le savait sans avoir besoin d'y réfléchir, la priorité normale : la pluie et le mauvais temps ne feraient qu'endurcir Dobson, tandis que les battes étaient plus sensibles aux rigueurs des éléments et devaient être traitées avec soin. Quand le voyage devenait trop ennuyeux, sir Hamilton prenait un chiffon doux et frottait délicatement le plat de sa batte avec un peu de beurre. D'autres préféraient utiliser de l'huile, mais cette particularité lui faisait éprouver une certaine fierté de gentilhomme campagnard. L'instrument lui-même avait été taillé dans une branche de saule coupée sur ses propres terres ; et maintenant il était frotté avec du beurre fabriqué avec le lait de vaches qui avaient brouté l'herbe de ces mêmes prairies inondables au bord desquelles les saules poussaient.
Il en termina avec ses tendres soins et enveloppa la batte dans la pièce de mousseline à l'intérieur de laquelle elle voyageait toujours. Celle de Dobson était de facture plus grossière, et Dobson avait certainement ses propres secrets pour la rendre aussi forte et souple qu'il le désirait. Certains frottaient leur batte avec de la bière ; d'autres avec le gras d'un jambon ; d'autres encore, à ce qu'on disait, chauffait leur batte près du feu, puis urinaient dessus. Sans doute faillait-il que la lune soit dans un certain quartier au même moment, pensa sir Hamilton en hochant la tête d'un air sceptique. La seule chose qui comptait, c'était la façon dont vous frappiez la balle ; et Dobson pouvait se mesurer aux meilleurs d'entre eux. (...).
Dobson était le second aide-jardinier du château."
Cricket    Julian BARNES "England, England"
(1998)
"Nous avons appris à jouer au cricket au monde entier et maintenant c'est notre devoir, une expression de notre sentiment persistant de culpabilité coloniale, de croiser les bras et de laisser tout le monde nous battre à ce jeu."
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Loo   Votre Webmestre préféré.

 

(2002) Dans de nombreuses maisons anglaises des années 1960, les équipements ménagers étaient très en avance sur ceux des logements en France, avec moquette dans toutes les pièces (y compris la salle de bain), bouilloire électrique, robots de cuisine divers et variés, évier avec broyeur de déchets intégré, chauffe-eau électrique, chauffage électrique radian dans la salle de bain, etc. ... 
Dans ce paradis du confort, il y avait toutefois un équipement qui résistait aux progrès de la technique performante et s'entêtait à ne pas répondre à votre simple sollicitation : c'était la chasse d'eau des toilettes ! ("the flush in the Loo" - surtout, ne parlez pas de W.C. en Angleterre, vous auriez l'air stupide. Dites "the toilets".)
Mais revenons à notre chasse d'eau !
Nos amis Anglais avaient déjà, à l'époque, des chasses d'eau avec un réservoir posé derrière la cuvette - que nous allions bientôt adopter - et qu'il fallait actionner avec une poignée sur le devant que vous deviez abaisser. Mais un geste simple, comme pour ouvrir une porte, ne donnait jamais le moindre résultat, et vous laissait, après plusieurs tentatives infructueuses, avec l'embarras de devoir abandonner l'endroit en laissant vos saletés, contribuant à ternir un peu plus l'image de ces étrangers sales et malpropres que nous étions déjà dans l'esprit des Anglais. Le secret est que chaque maison avait son propre code pour actionner sa chasse d'eau : 
- chez Mr & Mrs W..., c'était deux coups rapides, relâcher la poignée, puis un coup lent et ample, en la maintenant vers le bas plusieurs secondes.
- chez Miss B..., c'était un coup lent, suivi d'un coup rapide en relâchant brutalement la poignée en fin de course..
- chez Mr ...
En résumé, si vous possédiez la code de la chasse d'eau, en général révélé par vos hôtes qui avaient mis plusieurs mois à le trouver, c'est que vous faisiez véritablement partie de la famille. Comme lorsque, de nos jours, on vous donne le code secret pour débrancher l'alarme de la porte d'entrée.
Pour preuve de l'importance du partage de ce secret, lisez, ci-dessous,  le récit de ce jeune Américain débarquant pour la première fois en Angleterre et prenant une chambre dans un Bed & Breakfast. C'était en 1973.
Loo   Bill  BRYSON  "Notes from a Small Island"

(1995)

"It was a small hotel that was really a guesthouse, indeed was really a boarding-house.
I don't remember its name, but I well recall the proprietress (...) who showed me to a room, then gave me a tour of the facilities and outlined the many complicated rules for residing here - when breakfast was served, how to turn on the heater for the bath, which hours of the day I would have to vacate the premises and during which brief period a bath was permitted (these seemed, oddly to coincide), how much notice I should give if I intended to receive a phone-call or remain out after 10 p.m., how to flush the loo and use the loo brush, which materials were permitted in the bedroom waste-basket and which had to be carefully conveyed to the outside dustbin, where and how to wipe my feet at each point of entry, how to operate the three-bar fire in my bedroom and when that would be permitted (...)"
Loo   John O'FARRELL  "Un Mec Parfait"

("The Best a Man can get")


(2000) 

(Visiblement, les choses ne se sont pas améliorées, puisqu'au début du XXIe siècle, un écrivain remettait incidemment la question sur le tapis... Son héros a hypothéqué sa maison, et ne pouvant plus payer ses traites, il doit rendre les clés à sa banque ...)

"Je venais juste de déposer à la banque les clefs de ma maison. J'étais entré dans l'agence de notre quartier, et je les avais données à la jeune fille derrière le comptoir.
- Attendez, je vais chercher le directeur, avait-elle dit.
-Non, c'est bon, on a rempli la paperasse. Je ne peux pas attendre. Il faut que je trouve un endroit où dormir cette nuit.
-Ah ... Est-ce que je dois savoir quelque chose de plus ?
- Euh, ouais. Les toilettes du bas. Il faut d'abord tirer la chasse lentement, et aussitôt après la tirer très vite.
Elle m'a regardé bêtement puis, alors que je m'apprêtais à sortir, elle s'est rappelé son scénario et son dialogue.
-Merci de votre visite, Mr Adams. Bonne journée"

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"Pub"   Bill  BRYSON  "Notes from a Small Island"

(1995)

(Un jeune Américain découvre la Grande-Bretagne mais n'y comprend rien !)

"I sat for half an hour in a pub before I realized that you had to fetch your own order, then tried the same thing in a tea room and was told to sit down."

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Sexe   George MIKES "How to be an Alien"

(1946)

(Le thème est capital, mais le paragraphe est court ! Nous vous le rapportons dans son intégralité... en précisant toutefois qu'il n'engage que son auteur.)

"SEX : 
Continental people have sex life ; the English have hot-water bottles."

       

         

 



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