Quelques citations sur les Etats-unis d'ameriquE


Gustave FLAUBERT "Dictionnaire des idées reçues"
(vers 1850 ?)
"Amérique. - Bel exemple d'injustice : c'est Colomb qui la découvrit et elle tire son nom d'Améric Vespuce. Sans la découverte de l'Amérique, nous n'aurions pas la syphilis et le phylloxéra. L'exalter quand même, surtout quand on n'y a pas été. Faire une tirade sur le self-government."
Christine ARNOTHY "La Piste africaine"

(1997)

"Je me rendis ensuite au coffee-shop. c'était une salle au sous-sol, saturée d'odeurs et de bruit de métal. J'y engloutis un jambon-oeufs-pomme de terre, avec des morceaux de pain chaud, en buvant du café. Je me suis nourri à la manière d'un Américain moyen. Lors de mes errances aux Etats-Unis, je subsistais grâce à ces boîtes dont les calories emmagasinées en une seule fois permettaient de faire face à la journée. Ces coffee-shops étaient des miroirs de l'Amérique. Dans ces huis clos évoluaient serveuses Afro-Américaines, belles Hispanos ou Asiatiques légèrement maussades, qui auraient préféré posséder l'affaire au lieu d'en être les employées. Les oeufs, vous les voulez comment ? Ouverts ? Mous ? Recouverts de blanc ? Hissés sur des tabourets, accoudés sur le zinc, les clients mangent, le nez dan les assiettes, les pancakes épais couverts de sirop d'érable qui arrivaient comme des mini-soucoupes volantes pour les affamés du petit matin."
Christine ARNOTHY "La Piste africaine"

(1997)

"Grosz franchit le seuil.
- Eric..., dit-il.
Lorsque je l'avais appelé à mes côtés, il était humble et cordial. Et moi, je croyais à des notions romantiques, de solidarité, d'affinités et de compréhension entre hommes de la même génération. Depuis j'ai appris à mes dépends que si l'on n'est pas un requin ou un crocodile, on vous prend pour un poisson rouge. Bon pour le bocal.
Je n'aimais pas son "Eric" tout court, pourtant j'avais proposé moi-même de prendre l'habitude si américaine d'appeler presque tout le monde par son prénom."
Christine ARNOTHY "La Piste africaine"

(1997)

"- Etranger, c'est relatif. Je connaissais la Californie comme ma poche, j'étais bilingue, avec accent. D'ailleurs, je l'ai atténué, cet accent.
- Ce n'était pas une question de prononciation, monsieur Landler. Vous étiez français d'esprit. A force de vivre ici, la mentalité s'adapte, pas les réflexes. [...] Vous n'aviez pas le type qu'on aime ici. Ni amateur de rodéo, ni fan de base-ball, pas de vices affichés.
- Comment devient-on américain, Sandy ?
- Un vrai ? Il faut arriver dans ce pays au plus tard à l'âge de dix ans. Etre coupé de sa langue maternelle. Avoir de l'argent pour faire des études, posséder des muscles pour se battre avec ses camarades de classe, devenir un phénomène sportif que les universités se disputeront."
San ANTONIO "Trempe ton pain dans la soupe"
(1999)
"Chez nous autres Hexagoniens, la bouffe occupe une place prépondérante. Au cinoche je frémis quand, dans un film ricain, je vois des héros morfiller des sandouiches aussi tristes que nos feuilles d'impôts. T'es pas un véritable vivant si tu te comportes en mange-merde."
Wim WENDERS
(réalisateur de cinéma)
in 'Télérama'
22 sept 2004
"Les Américains vivent dans un isolationnisme total. [...] 
Les Américains ne sont exposés à aucune autre culture, ils se nourrissent d'eux-mêmes, de leur propre image. [...] 
Je pense que c'est une religion.[...] 
La religion des Etats-Unis, c'est l'Amérique. La célèbre expression "God bless America" (Dieu bénisse l'Amérique) a désormais changé de sens : il n'y a même plus de différence entre Dieu et l'Amérique." 
     

 



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