Une fois que l'on maîtrise une langue et son vocabulaire, après avoir fait
maintes erreurs involontaires, vient le temps de faire des fautes
volontaires, des détournements de sens, de jouer avec les mots.
Et comme l'apprenti pilote de rallye qui, pour tester ses capacités et son habileté,
lance sa voiture dans des glissades, des dérapages contrôlés et autres têtes à queues
volontaires, vous allez pouvoir désormais tordre les mots, en mettre un à la
place d'un autre pour dire quelque chose qui semble absurde à première vue,
mais qui permet aux connaisseurs de reconnaître l'original détourné caché
derrière votre phrase :
Le Nouvel Observateur du 8 juin 2000 titrait un article "The Bit Generation" des années 1990 (parlant des mordus d'Internet) faisant ainsi écho à la célèbre "Beat Generation" des années hippy 1955-65 aux USA (mordus de liberté, sexe, drogue et poésie). |
"It's tee-time !" pourriez-vous lancer
à vos amis pour signifier qu'il est l'heure de partir faire votre
parcours de golf. Ils ne manqueront pas d'apprécier une variante inédite de leur célèbre "tea-time" (aussi appelé le "five o'clock tea"). |
C'est là le jeu de mot le plus élémentaire, "the pun" :
Le vocabulaire se prête, une fois bien assimilé, à faire de l'humour sous
forme de "puns" (jeux de mots) - à ne pas confondre avec les
"jokes" (farces ou blagues) et autres "tricks" (farces ou
tours de magie).
Ces jeux de mots seront hélas généralement intraduisibles dans une autre
langue parce qu'ils font souvent appel au double sens d'un mot (qui n'existe que
très rarement tel quel dans l'autre langue), ou parce qu'ils font référence
à un mot proche que chacun saura reconnaître (effet qui n'aura pas
d'équivalent dans une autre langue). Cela oblige souvent les traducteurs à
mettre des notes en bas de page afin d'indiquer que l'on vient à de passer un
bon mot "intraduisible". Ils pourront éventuellement l'expliquer,
mais tout aura alors une lourdeur qui tue le parfum léger de tout bon mot qui
se savoure d'autant mieux qu'il est subtil et établit une connivence
silencieuse entre l'auteur du bon mot et son auditeur ou son lecteur.
La compréhension ou l'invention de ces jeux de mots exige une grande
connaissance du vocabulaire (il faut connaître tous les sens des mots
impliqués) et de la culture de la langue en question (en cas de référence
sous-jacente).
Rien de plus énervant que d'écouter une émission de radio ou de télévision
en Angleterre ou aux USA et de ne pas comprendre pourquoi le public se tord de
rire.
Il est vrai que le jeu de mots est une activité du langage plus que de
l'écriture. On peut rarement faire un livre entier basé là dessus, et les
auteurs anglo-saxons privilégient plus le comique de situation, mais vous en
trouverez quelques exemples dans les excellents livres que sont "The
Diary of a Nobody", et "The World according to Garp".
Le premier s'appuie sur la similitude des sons et le second joue plutôt avec le
double sens des mots. A lire en anglais exclusivement, indeed.
Pour ce qui est des auteurs français traduits en anglais, allez voir du côté
de la bande dessinée avec l'excellent "Asterix in Britain" et
les aventures des "Smurfs" (plus connus en France et en
Belgique sous leur nom de Schtroumfs).
Autre forme de jeu de mots, il y a les anagrammes ("anagrams") :
Comme dans toutes les langues, on peut s'amuser à jouer avec les lettres d'un mot - "elegant" devient "neat leg" Mais observez bien les anagrammes suivants qui ont ceci d'extraordinaire qu'ils semblent faire écho au sens des premiers mots :
astronomers | no more stars |
matrimony | into my arm |
old England | golden land |
Parliament | partial men |
presbyterians | best in prayers |
revolution | to love ruin |
telegraph | great help |
penitentiary | nay I repent it |
On pourrait trouver beaucoup d'autres formes de jeux de mots, mais nous nous contenterons de parler des incontournables "tongue-twisters", ces phrases impossibles à répéter vite sans se tromper :
How much wood would a wood-chuck chuck if a wood-chuck chucked wood ? |
Vous en trouverez bien d'autres sur le Web.
Si vous arrivez à comprendre ces jeux de mots, c'est que votre anglais est de bon niveau. Si vous parvenez à en inventer, vous êtes de haut niveau, un(e) pro de la langue. Votre anglais a donc atteint un niveau qui vous permet presque de vous considérer comme bilingue.
Congratulations !
Et n'oubliez pas de consulter notre page sur l'Humour anglais.
© BP / PECAS -
Juillet 2006
page complétée en août 2007